Les relations entre la France et le Brésil sont une vieille histoire. D’une mauvaise chose peut découler une bonne puisque c’est l’invasion du Portugal par Napoléon en 1807 qui favorisa l’indépendance du Brésil, effective en 1825, jusque-là colonie portugaise. La devise du Brésil Ordem e Progresso (« ordre et progrès ») est une citation du philosophe positiviste français Auguste Comte. Sur le sommet du Corcovado à Rio, la célèbre statue du Christ Rédempteur fut conçue par des Brésiliens et des Français vers 1930. Pendant la dictature militaire entre 1964 et 1985, de nombreux Brésiliens s’exilèrent en France et y apportèrent une belle influence.
En visite en 1985, François Mitterrand déclara : « de quoi est faite cette sorte de connivence entre Brésiliens et Français ? La réponse me paraissait tenir en deux mots : langue et culture. Cinq siècles de relations. Votre Empereur Don Pedro II s’entretenait avec Hugo, avec Renan, avec Pasteur. Les influences croisées de Louis Jouvet, Sainte-Beuve, Blaise Cendrars, Claudel, Duhamel, Manet, Darius Milhaud, Anatole France, Bernanos, Claude Lévi-Strauss… ».
Au plan musical, l’influence brésilienne connu un essor extraordinaire dans les années 50 avec la vogue et la vague de la bossa nova, ses compositeurs et interprètes mémorables (João Gilberto, Tom Jobim, Vinicius de Moraes, Carlos Lyra, Roberto Menescal, Ronaldo Boscôli, Castro Neves, Nara Leão, Baden Powell, Edu Lobo, Sérgio Mendes, Vanja Orico, Caetano Veloso, Elis Regina, Chico Buarque et tant d’autres) et ses chansons universellement célèbres : Chega de saudade, A Garota de Ipanema, Desafinado, Samba de uma nota só, Manha de Carnaval, Corcovado… pour n’en citer qu’une poignée.
Mais venons à nos relations actuelles, à la musique brésilienne contemporaine. J’aurai l’occasion d’en évoquer plusieurs, je vais commencer par Bïa.
Brésilienne de parents brésiliens, elle est venue en France à vingt ans, elle y réside souvent, est parfaitement francophone et apprécie des chanteurs français (Georges Brassens, Jacques Higelin) ; et dans ses sept albums associe des chansons françaises chantées en français, d’autres chantées en portugais et des chansons brésiliennes en français.
Elle mérite d’être connue dans notre pays plus qu’elle ne l’est.
19 avril 2024
Lecteur audioBïa – Dans mon cœur (Terezinha) – 2003
Lecteur audioBïa – Polvere di Gesso (Gianmaria Testa) – 2003
Lecteur audioBïa & Márcio Faraco – Tão sentimental (Foule sentimentale Souchon) – 2006
Lecteur audioBïa – Jardim (Jardin d’hiver Biolay et Keren Ann) – 2006
Lecteur audioBïa – Água na boca (L’Eau à la bouche Gainsbourg) – 2006
Lecteur audioBïa – A ma reputação (La Mauvaise Réputation Brassens) – 2006
Lecteur audioBïa – Besame Mucho – 2015
Lecteur audioBïa – Cucurrucucu Paloma – 2015