La première fois que j’ai entendu parler de Salomé Saqué ce n’était pas pour son livre Sois jeune et tais-toi : Réponse à ceux qui critiquent la jeunesse. Début 2023 il rencontra un grand succès, mais il n’était pas encore paru lorsqu’un peu plus d’un an avant je l’avais remarquée : au journal d’info le 28’ sur Arte elle avait fait la critique des insuffisances de la COP 26 et aussitôt trois journalistes aussi quinquas que notables et stupides l’avaient prise à partie ; je n’y reviens pas, j’eus l’occasion de l’évoquer sur ce bloc.

Salomé Saqué avait donc livré un ouvrage pertinent, argumenté et incisif sur la place (non) faite à la jeunesse.

Ici elle récidive pour exposer le risque et la menace de l’extrême droite « aux portes du pouvoir ». Notre ci-devant modèle social humaniste est en grave danger, il faut réinvestir le débat public, s’engager dans la société civile, soutenir la presse indépendante, redonner corps à la démocratie, restaurer nos valeurs d’entraide, de respect et d’amour. Contrecarrer l’appui explicite ou la mansuétude imbécile que prodiguent au fascisme renaissant bon nombre de journalistes « importants ».

En exergue à son court mais solide exposé, elle place cette édifiante citation de Françoise Giroud : « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. »

Ce livre est limpide, argumenté, appuyé de nombreux renvois aux sources incontestables qu’elle cite.

Vous l’avez lu comme moi, bien sûr ; mais puisqu’il est facile à lire offrez-le à vos proches, à vos enfants, à vos voisins, à ceux qui sont déjà alertés sur la résurgence du fascisme mais aussi à ceux qui le nient ou ne l’identifient pas dans ses Le Pen, Zemmour, Bardella, Ciotti et autres sinistres représentants contemporains.

2 mai 2025