2024 04 20 : Amal – Un esprit libre – film

Quand je vois la manière obsessionnelle, quand ce n’est pas raciste islamophobique, dont un certain nombre de médias (et pas seulement des médiocres, hélas, n’est-ce pas, Mme Toranian lorsque vous sévissiez à la remarquable Revue des Deux Mondes ?) traitent la question de l’entreprise islamiste intégriste dans nos pays occidentaux, je n’ai pas une folle envie de me précipiter dans une salle obscure pour visionner un film abordant ce sujet.

Mais comme j’essaie de ne pas oublier de sortir occasionnellement de mes sentiers battus et de mes idées reçues, alors je m’y suis rendu… et j’ai bien fait.

Le film de Jawad Rhalib se déroule à Bruxelles, mais il aurait pu mettre en scène n’importe quelle ville de notre hexagone. Il nous montre Amal (Lubna Azabal), professeure dans un lycée, qui tente d’encourager ses élèves à s’exprimer librement ; ce qui est profitable à beaucoup, mais qui choque les parents de quelques autres, intégristes habités de leurs convictions, c’est leur droit, mais intolérants puis rapidement enclins à la harceler, la menacer, la terroriser.

L’infamie commence ici (ou plutôt ressurgit, car ça fait 250 ans que Voltaire et son « Écr.l’inf. » nous le rabâche). Cette fiction nous rappellera évidemment la sale réalité de l’affaire Samuel Paty.

Fiction utile, car elle dévoile les mécanismes du fondamentalisme, cette saloperie qui emprunte différents déguisements, depuis la malice de certains zélotes jusqu’à la stupidité d’autres.

Entreprise stupide mais aussi subtile : il faut donc lui opposer tous les arguments de la subtilité, tels ce film, et non les litanies obnubilées des fascistes Zemmour, Le Pen tante et nièce, de la réactionnaire Toranian ou du chien de garde Gisbert, ni les critiques (abêties comme d’hab) de Libération.

20 avril 2024