2021 12 24: Une messe de minuit, oui, mais…

Au fil de l’existence on prend insidieusement des habitudes, parfois de mauvaises ou médiocres, plus souvent, heureusement, des bonnes voire d’excellentes.

Parmi ces dernières me semble-t-il, aller écouter la messe de minuit de Noël (je ne dis pas « pratiquer », ceci est une autre question qui ne se pose même pas).

Mais attention, hein, pas n’importe où !

Ainsi ai-je toujours fui la messe de minuit à Notre-Dame de Paris, chaque année un peu plus submergée de faux croyants, de touristes non pas recueillis mais fiers d’être là et donc, depuis que le smartphone existe, selfisant leur bobine devant les orgues, leur bobine dans la nef, leur bobine devant les rosaces… pfffff… De toute façon, depuis trois ans, la question ne se pose plus.

Facile de fuir la messe de minuit à Notre-Dame, puisqu’il est au moins deux églises remarquables à proximité :

  • Saint-Eustache : je ne vais pas vous wikipédier pompeusement avec la liste des personnalités qui y furent baptisées, mariées ou obséquées, ce n’est pas mon propos.

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Pas davantage disserter sur son architecture remarquablement médiocre, amalgame de gothique-flamboyant et néo-classique, dont s’exonère, j’en suis fort aise, la Chapelle des Charcutiers sur le côté droit, qui dialogue discrètement avec le Pied de cochon voisin.

Ce qui vaut la venue aux grands-messes, c’est le grand orgue, l’un des plus admirables de France, et toujours entre de bonnes mains :

pendant cinquante ans celles de Jean Guillou qu’on ne présente évidemment pas ;

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et depuis quelques années par deux cotitulaires remarquablement prometteurs :

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.Thomas Ospital

et

Baptiste-Florian Marle-Ouvrard.

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.Et ce qui me donne un surcroit d’affection pour cette église c’est la Soupe Saint-Eustache : à son parvis il se délivre tous les soirs des quatre mois d’hiver des repas pour les démunis du quartier, si nombreux dans cette ville si riche…

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  • • Saint-Julien-le-Pauvre c’est autre chose : sur la rive gauche, aussi petite et basse que Saint-Eustache est vaste et élevée, mais plus ancienne de cinq siècles, cette église proche du square René-Viviani et du plus vieil arbre de Paris (un robinier) est dédiée au rite byzantin grec-melkite-catholique.

Les offices, chants et rituels y témoignent d’une intense ferveur et d’une beauté étrange.

Et j’y vais souvent, outre les messes de minuit, assister à de beaux concerts où l’on peut découvrir des interprètes pas encore médiatisés.

Je vous souhaite en tout cas, où que vous soyez, où que vous alliez, une veillée de Noël de qualité et de fraternité.

24 décembre 2021

St Eustache, Jean Guillou, improvisation de fin de messe 2012

Jean Guillou à St-Eustache – Bach-Liszt

Thomas OSPITAL, Saga n°6 de Jean GUILLOU

Baptiste-Florian MARLE-OUVRARD improvisation à Saint-Eustache

Souviens – Toi de moi dans Ton Royaume – Saint Julien Le Pauvre

Chorale de Saint Julien le Pauvre