Voici un livre indispensable.
Non par les idées nouvelles qu’il promeut, son style, ni sa portée iconoclaste. Car ce que vous allez y lire, vous l’avez déjà ressenti, pressenti ; bref vous êtes a priori gagnée aux thèses qui y sont exposées.
Mais Lucile Peytavin est historienne, spécialiste du travail des femmes et membre du Laboratoire de l’égalité… Alors elle a patiemment collationné et extrait l’essentiel d’austères études savantes, souvent en anglais ou rédigées dans le style ravissant des documents officiels.
Et de tout cela, au terme d’un travail minutieux, l’autrice apporte ce qui vous manquait : les preuves et le chiffrage du coût de la virilité. Coût, pour le budget de l’Etat, des collectivités, la société, les citoyennes et citoyens, de l’idéologie de la virilité dominante dans les comportements, habitudes, déviances, crimes et délits. Les souffrances multiples que cette virilité souvent irresponsable, criminelle, belliqueuse, provoque aux femmes, enfants, mais aussi à des hommes.
Surtout l’autrice, c’est ce que je retiens en leçon primordiale, montre, persuade que cette idéologie machiste n’est pas une fatalité, n’est pas la conséquence inéluctable et incurable des attributs masculins organiques, anatomiques, cérébraux… Que donc cette culture peut se déconstruire, ses modèles sociaux être mis à bas, l’éducation s’y attaquer, dès le plus jeune âge, avec les garçons pour les… « féminiser » et les filles pour leur donner davantage confiance et fierté.
Un essai magnifique, donc, plein d’espérance et de pistes d’action… Et vous amies, qui partagez votre vie avec un homme, lisez-le à deux ! Aussi gentil soit-il, cela le fera réfléchir et encore évoluer.
5 mai 2021