2019 12 07 : Le quatuor, j’adore !

Parmi les formations musicales, certains amateurs de musique classique préfèrent le solo de tel ou tel instrument ; d’autres les compositions orchestrales ou les œuvres vocales… Appartenant à la catégorie simple profane tendance éclectique, je ne m’aventure pas dans l’adulation exclusive de telle ou telle formation ; toutefois je dois admettre que si l’une d’entre elles suscite mon admiration superlative, je dirai alors que c’est le quatuor à cordes.

Quatuor Végh

Car s’il faut le génie et la technique pour tout compositeur qui engage un travail créatif dans n’importe quelle forme musicale, il me semble que le quatuor est plus exigeant que l’instrument ou la voix en solo puisqu’il lui faut associer savamment les quatre instruments en donnant à chacun sa partition originale et singulière.

Mais le quatuor est plus redoutable que la formation orchestrale de chambre ou symphonique, car si la partition d’un des quatre instruments est un peu déficiente cela se repèrera immédiatement à l’oreille ; tandis qu’en formation nombreuse elle est dissimulée ou voilée dans la polyphonie d’ensemble.

Quatuor Buchberger

Et s’il faut plus précisément encore exprimer des préférences a priori, alors à cet exercice un peu vain je réponds toutefois sans hésitation : certes il y a les quatuors merveilleux de Schubert (n° 14 La Jeune Fille et la Mort) et de Mozart (Quatuor Hoffmeister), sans oublier Brahms, Dvorak, Bartok, ni Chostakovitch … mais ceux qui pour moi surplombent ce panorama sonore foisonnant sont Haydn et Beethoven.

Haydn (1732-1809) que l’on a surnommé souvent le père du quatuor à cordes, ce qui est un peu excessif car oubliant les précurseurs Luigi Boccherini, Stamitz et Sammartini. Signe de son affection pour cette formation musicale, il en composa 83 (quoique, quoique, à quantifier ses prédilections, il faut signaler ses 104 symphonies, ses 200 trios, ses 62 sonates !).

Beethoven (1770-1827) qui fut non sans péripéties l’élève de son aîné, semble, en comparaison quantitative, moins créatif : 9 symphonies, 16 quatuors, 32 sonates… Mais quelles œuvres !

Quatuor Belcea

Le point commun entre ces deux géants me semble être que leurs quatuors les plus sublimes sont ceux de leurs dernières années. Preuve à mon sens que cette forme musicale est tellement difficile qu’elle profite de longues années de savoir-faire, d’inspiration et de technique pour parvenir aux cimes de la perfection.

Inutile de préciser que les grands instrumentistes entrant en formation de quatuor sont rares tant elle exige d’années de travail et d’harmonie. Les plus remarquables sont connus et célébrés longtemps après leur disparition : Quatuors Alban-Berg, Ébène, Modigliani, Ysaÿe, Guarneri, Casals, Arditti, Buchberger, Mosaïques, Kolisch, Hagen, Borodine Prazak, Talich… et j’en oublie évidemment.

Le Quatuor Végh (actif entre 1940 et 1980) fut mon préféré pour Beethoven.

Le Quatuor Belcea est celui que j’admire le plus parmi les formations contemporaines (fondé en 1994).

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1793 Haydnquatuor sol mineur op74 n°3 – Quatuor Buchberger 2006

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1797 Haydnquatuor ut majeur op76 n°3 – Quatuor Buchberger 2008

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1799 Haydnquatuor fa majeur op77 n°2 – Quatuor Buchberger 2005

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1825 Beethovenquatuor n° 15 la mineur op132 – Quatuor Végh 1973

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1826 BeethovenGrande fugue op133 – Quatuor Guarneri 1992

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1826 Beethovenquatuor n° 14 ut dièse mineur op131 – Quatuor Végh 1973

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1826 Beethovenquatuor n° 16 fa majeur op135 – Quatuor Végh 1973

7 décembre 2019