Pour la deuxième fois en une semaine, je ne pus m’empêcher en voyant ce film de songer à la sentence de Marguerite Duras : « Que le monde aille à sa perte, c’est la seule politique ».
Car le cinéaste Elia Suleiman (qui interprète son propre personnage) brosse dans ce film presque muet (traduction du titre : Ça doit être le paradis) une cinquantaine de tableautins pointillistes mais oh combien démonstratifs que ce monde sombre dans la folie.
Elia Suleiman, toujours pince-sans-rire et poétique, nous promène un peu partout dans ce beau monde : à Paris, à New-York, à Montréal, pour revenir d’où il est parti, en Palestine puisqu’il est Palestinien.
Un conte humaniste qui conjugue merveilleusement la futilité et la gravité, la désespérance et l’espoir, la tristesse et l’allégresse.
Le procédé répétitif mais impeccablement maîtrisé de l’humour absurde n’est pas sans rappeler Jacques Tati.
6 décembre 2019