Sauf si vous êtes cinéphile chevronné, ce que je ne suis pas, vous avez oublié qui est Florian Henckel von Donnersmarck.
Mais vous vous en souviendrez si je vous dis qu’il nous livra en 2006 La Vie des autres qui brossait de manière fascinante comment la Stasi espionnait obsessionnellement « les autres », beaucoup d’autres, dans la RDA des années 80. Le Grand Blond avec une chaussure noire en somme, en moins rigolo puisque c’est allemand.
L’Œuvre sans auteur est écrit en deux parties de 90 mn chacune.
La première se déroule Dresde en 1937, un jeune garçon, Kurt Barnet (Tom Schilling) visite l’exposition sur « l’art dégénéré » organisée par le régime nazi et prend brusquement conscience de sa vocation de peintre.
Dans la seconde, on le retrouve vers 1947 en RDA. Il a obéi à sa vocation puisqu’il est étudiant aux Beaux-arts. Mais il éprouve de sérieuses réticences à se plier aux conventions esthétiques du réalisme socialiste.
Pour ne rien arranger, voilà qu’il tombe amoureux d’Ellie Seeband (Paula Beer).
Et pour arranger encore moins sa conscience et son idéalisme, on découvre que le cher papa de sa bien-aimée, le respecté professeur de médecine Carl Seeband (Sebastian Koch), est nanti d’un pedigree très très peu déontologique.
Dans ces années-là, en Allemagne plus qu’ailleurs, RDA ou RFA peu importe, chaque famille a son cadavre dans un placard, des millions de cadavres en joyeuse ribambelle.
Ce XXe siècle épouvantable annonçait celui-ci qui ne sera pas mal non plus. Donc pour vous y préparer, cela vaut bien trois heures consacrées à aller voir ce film.
La réalisation est classique, rigoureuse, sans bavures, académique même ; les digressions sur l’art moderne sont intéressantes mais parfois un peu lourdes. Les acteurs sont impeccables. Un beau film instructif.
19 juillet 2019
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