C’est un documentaire et c’est bien autre chose encore : un film composé de 22 histoires courtes tournées à Gaza, enclave livrée aux exactions des sbires de Netanyahou ; il valait mieux ne pas tourner de séquences trop longues pour ne pas s’exposer aux crimes des drones et snipers.
Ce choix permet par la même occasion d’utiliser différents genres cinématographiques qui se conjuguent de manière convaincante : fiction, documentaire, animation et séquences expérimentales.
Mais surtout, cette création initiée par Rashid Masharawi, producteur Gazaoui (qui a perdu 30 membres de sa famille dans cette conflagration) assisté de Wissam Moussa, Nidal Damo, Ahmed Hassouna, Reema Mahmoud, Muhammad Alshareef, Islam Al Zrieai, Mustafa Kallab, Khamees Masharawi, Tamer Najm, Bashar Al-Balbeisi, Ahmed Al-Danf, Ala’a Ayob, Kareem Satoum, Alaa Damo, Aws Al-Banna, Rabab Khamees, E’temad Weshah, Mustafa Al-Nabih, Hana Awad, Basil Al-Maqousi, Nidaa Abu Hasna, Mahdi Karirah…. nous fait bénéficier d’une multiplicité de points de vue et d’une inspiration artistique sidérante dans un tel contexte dramatique et d’horreurs quotidiennes dans leur petite bande de territoire dévastée.
Mais surtout, elle donne la dimension humaine de ces visages d’hommes, femmes et enfants (ces enfants à qui on tatoue leur nom sur le bras afin de pouvoir les identifier si leur corps sont déchiquetés par les bombes US dédicacées puis larguées par les humanistes Israéliens).
Ces Palestiniens qui souffrent, luttent, inébranlables dans leur dignité malgré les peurs constantes et c’est cela qui un jour fera la différence avec les méprisables fascistes génocidaires.
Un film d’une authenticité brute qui connaîtra, je l’espère, une large diffusion dans les circuits cinématographiques.
Les organisateurs du 77e festival de Cannes ont refusé de le projeter « pour ne pas faire de politique ». Une honte de plus au crédit du lâche pouvoir français, qui a oublié sans vergogne les positions du général de Gaulle.
Heureusement ce film a été accepté et projeté au 70e festival de Taormina, au festival de Toronto, à la Mostra de Valence, au festival du film documentaire de Sydney. Déshonneur supplémentaire pour notre pays…
15 février 2025