Un film de Pedro Almodóvar, ça ne se loupe pas ! Donc je ne l’ai pas loupé.
Un film de Pedro Almodóvar, ça ne peut être loupé ! Donc Almodóvar ne l’a pas loupé.
Deux femmes, Janis (Penélope Cruz, inévitablement) et Ana (Milena Smit), ont au moins quatre points communs : 1° elles se rencontrent dans une chambre d’hôpital 2° elles vont accoucher 3° elles sont célibataires 4° elles se sont trouvées enceintes par accident.
Elles sont néanmoins très différentes : Janis est une photographe professionnelle d’âge mûr dont l’arrière-grand-père a été fusillé en 1936 par la racaille Franquiste ; Ana est une adolescente serveuse de bistrot.
Oui mais voilà, après leur accouchement, tout se complique : Janis, prise d’un doute, fait faire un test d’ADN qui confirme qu’elle n’est pas la mère biologique de sa fille. Quelques temps plus tard elle rencontre Ana dans son bar, qui lui apprend que sa fille à elle est décédée de la mort subite du nourrisson. Elle montre la photo du bébé à Janis qui se persuade aussitôt que cet enfant était le sien, qu’il y a eu substitution à la maternité.
Voulant vérifier son intuition, elle persuade Ana de venir vivre chez elle pour garder son enfant et, à son insu, prélève un échantillon de salive d’Ana qui confirmera qu’Ana est effectivement la mère biologique de l’enfant de Janis.
Lorsqu’Ana apprend cette manœuvre, elle part avec sa fille s’installer chez sa mère. A la longue, les deux femmes de réconcilient ; elles vont en pèlerinage sur fosse de l’arrière-grand-père massacré. Janis tombe à nouveau enceinte, elle décide que son bébé s’appellera Ana si c’est une fille, Antonio comme son arrière-grand-père si c’est un garçon.
L’intrigue, résumée ainsi, peut sembler invraisemblable et nouée de grosses ficelles. Mais Almodóvar sait, une fois de plus, peindre de magnifiques portraits de femmes confrontées à la maternité et au lourd passé franquiste de l’Espagne.
Quant aux acteurs et notamment aux deux actrices, elles sont d’une intensité bouleversante.
6 décembre 2021