2021 03 12 : Luigi Cherubini : un Requiem ? Mettez m’en deux !

Il y a des titres en musique classique qui sont malencontreusement réducteurs, à l’insu de leur plein gré.

Ainsi en est-il de Requiem : j’ai observé depuis plusieurs années, à discuter avec des amis ou à entendre (bien malgré moi !) des conversations dans des bars, des restaurants ou à l’entracte de concerts, qu’un nombre important d’amateurs mentionnent le Requiem et je comprends par la suite de leur propos qu’ils évoquent celui de Mozart.

Lorsque je me permets de les interroger sur les Requiem qu’ils connaissent, seule une minorité me cite celui de Berlioz (plus exactement pourtant nommé Grande Messe des morts), ou celui de Verdi, plus rarement ceux de Luis de Victoria, de Campra, de Fauré ou de Britten… et jamais ceux de Luigi Cherubini, alors qu’il en a composé deux : en do mineur et en ré mineur.

A-t-il provoqué la colère du Dieu qu’il voulait pourtant célébrer, cet infortuné compositeur (1760 – 1842) né Italien mais acculturé Français ? C’est vraisemblable car son œuvre est presque entièrement tombée dans l’oubli.

Je dis « presque », car s’il n’est hélas jamais joué ni gravé en France son pays d’adoption, en revanche son pays de naissance l’honore encore un peu grâce à l’immense chef Riccardo Muti qui a interprété et fait publier en CD quatre de ses œuvres sacrées : le Requiem en do mineur, la Messe pour le couronnement de Charles X, la Messe pour le sacre de Louis XVIII et la Missa solemnis en mi.

Mon attention fut un jour appelée sur ce compositeur si bien oublié et donc inconnu de ma pourtant si vaste science : en me documentant sur ma ville d’adoption, j’appris qu’à la Basilique de Saint-Denis fut donné son Requiem en do mineur le 21 janvier 1817 en commémoration du 24e anniversaire du raccourcissement de Louis XVI, et qu’il fut exécuté à nouveau (le Requiem, pas Louis Capet !) lors des funérailles de Beethoven en 1827.

Il paraît même que l’œuvre fut refusée par l’archevêque de Paris parce qu’utilisant des voix de femmes.

Cherubini composa alors en 1836 un second Requiem, en ré mineur, pour chœur d’hommes, mais il le dédia plus prudemment à ses futures propres funérailles.

C’est donc évidemment le Requiem en do mineur pour chœurs mixtes, et en songeant aux funérailles de Beethoven, que je vous livre ci-dessous.

12 mars 2021

Luigi Cherubini – Requiem do mineur, 1 Introitus et Kyrie – Orch. Giovanile Italiana dir. Muti – 2010

Luigi Cherubini – Requiem do mineur, 2 Graduale – Orch. Giovanile Italiana dir. Muti – 2010

Luigi Cherubini – Requiem do mineur, 3 Dies Irae – Orch. Giovanile Italiana dir. Muti – 2010

Luigi Cherubini – Requiem do mineur, 4 Offertorium – Orch. Giovanile Italiana dir. Muti – 2010

Luigi Cherubini – Requiem do mineur, 5 Sanctus – Orch. Giovanile Italiana dir. Muti – 2010

Luigi Cherubini – Requiem do mineur, 6 Pie Jesu – Orch. Giovanile Italiana dir. Muti – 2010

Luigi Cherubini – Requiem do mineur, 7 Agnus Dei – Orch. Giovanile Italiana dir. Muti – 2010