Ah que voilà un beau film qui nous parle de belles gens !
Belle personne en effet, ce Kakourgos (Simon Abkarian), ancien marin passionné de musique.
Belle personne en effet, sa nièce Djam (Daphne Patakia), que le tonton envoie à Istanbul afin de dénicher et acheter une pièce pour réparer le bateau.
Belle personne en effet, cette Avril (Maryne Cayon), jeune Française que Djam rencontre à Istanbul où elle s’active en bénévole auprès des réfugiés.
Belles personnes donc que nous montre Tony Gatlif : ces gens ne sont pas riches, n’ont pas de relations haut placées, mais débordent d’une vitalité étourdissante, d’une passion excessive et magnifique pour le rebetiko, la musique et la danse.
Tout cela révèle un optimisme inoxydable, à moins que ce ne soit la sagesse sur les cimes du désespoir comme disait Cioran, et ces belles personnes savent en tout cas où réside l’essentiel.
On sort de la salle en rêvant que les Français, que dis-je ? la moitié seulement des Français aient cette qualité d’âme et de cœur et cette fraternité pour les réfugiés qui se dispersent au long de nos trottoirs et couloirs de métro, que notre indifférence dévore au long des heures du jour et ignore au profond de la nuit.
Car je sais qu’ils ne sont hélas que quelques-uns (et plus souvent d’ailleurs quelques-unes) parmi nous à ressembler à Djam et Avril : Cédric Herrou, Mireille Damiano, Marie P., Louise R., Philippe H., pour citer la poignée que je connais.
Une poignée ? C’est évidemment mieux que rien pour que l’honneur soit sauf face à la veulerie plus ou moins assumée ou déguisée des Ciotti, Collomb (pas Francisque, son épigone), Hidalgo et Cie…
1er septembre 2017