L’écrivain portugais José Maria de Eça de Queiroz (1845-1900) nous raconte l’histoire vraie, presque vraie, plus que vraie, d’un prince-nabab-dandy qui se meut avec aisance dans la « haute » parisienne et son assortiment de mondains, de fumistes, de décavés, de déclassés, de fausses duchesses, de presque barons, de nébuleux poètes, de demi-mondaines, de totales courtisanes… et de puissants banquiers qui venaient juste de se faire construire (un peu à nos frais) de somptueux palais en bordure du parc Monceau.
Car cela se passe à Paris évidemment, même si le héros aristocrate fin de siècle et de race, et son neveu le narrateur, sont Portugais.
Au 202 des Champs-Elysées, on trouve donc l’hôtel particulier, forcément très luxueux, du rentier Jacinto, qui l’a doté de toutes les innovations techniques possibles et imaginables – surtout imaginables.
Et puis un jour, il en a marre de ce progrès dévoyé dans l’inutile et le superflu ; il se retire dans la vieille maison et sur les terres de ses aïeux au Portugal. On devine le contraste radical entre cette existence simple et naturelle et celle qu’il vient d’abandonner.
Cette parabole écolo ne fut pas écrite l’an passé… mais en 1898 : ahurissant Eça de Queiroz !
9 mai 2019