Avec ses vêtements ondoyants [1] et nacrés [2],
Même quand elle marche on croirait qu’elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés [3]
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.
Comme le sable morne [4] et l’azur des déserts,
Insensibles tous deux à l’humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.
Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l’ange inviolé se mêle au sphinx [5] antique,
Où tout n’est qu’or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.
Georges Chelon 1997