2019 07 05 : So long, My Son – film

L’histoire qui nous est contée se déroule sur 40 ans en Chine, de 1979 à nos jours. Au départ, deux jeunes couples qui selon la terminologie de l’époque, participent à la construction du socialisme.

Au centre du récit, le couple de Liu Yaojun (Wang Jing-chun, la mère), Wang Liyun (Yong Mei, le père) et leur fils de dix ans, Xing (Wang Yuan). Ils sont ouvriers d’usine.

Ils sont amis avec un autre couple, Shen Yingming (Xu Cheng, le père) et Li Haiyan (Ailiya, la mère) qui a un fils du même âge, Hao. Le père est cadre et sa femme commissaire politique de l’usine.

Un jour Hao et Xing vont jouer près du barrage voisin et Xing meurt. Les parents sont désespérés, d’autant que Liu Yaojun a été cruellement incitée à interrompre sa deuxième grossesse en application de la politique de l’enfant unique.

Puis Yaojun et Liyun sont licenciés de l’usine en vertu, déjà, des impératifs de rentabilité. Ils échouent sur la côte sud, où ils survivent chichement dans un petit atelier de mécanique

Yingming et Haiyan, quant à eux, s’engouffrent dans les réformes économiques de Deng et prospèrent dans les affaires.

C’est un peu un mélo, mais c’est d’abord une fresque de 40 ans d’évolution de la Chine.

Et le réalisateur Wang Xiaoshuai la brosse dans une succession de scènes qui ne sont pas présentées chronologiquement, ce qui exige une attention soutenue pour comprendre l’enchaînement et mémoriser des personnages dont le rôle ne s’éclaircira que plus tard. Mais ce procédé est efficace pour maintenir l’intérêt au long d’un film qui dure 3 heures : le puzzle s’assemble habilement.

L’intrigue ménage évidemment le régime chinois : si pour être dans le frémissement de l’air du temps (et peut-être plaire aux publics occidentaux) il porte condamnation de la subordination de l’individu par le collectivisme, il me semble qu’il rend surtout hommage à cette génération de parents qui ont sorti leur pays de la pauvreté.

5 juillet 2019