Pas facile de traiter la relation père -fils au cinéma sans tomber dans la virulente exagération conflictuelle ou au contraire la sirupeuse émotion consensuelle.
Pourtant Xabi Molia nous livre ici un film qui surmonte cette gageure.
Il nous dépeint la relation d’un père escroc à la petite semaine, Joseph (Kad Merad) dont les affaires vont de plus en plus mal puisqu’il ne parvient même plus à payer son loyer.
Alors il compte sur son fils Micka (Kacey Mottet Klein) pour l’aider à s’en sortir.
Mais Micka forme de tout autres projets et se fixe un autre horizon pour échapper à sa condition sociale précaire, de père en fils, dans sa banlieue lépreuse.
Les acteurs sont formidables ; le père et le fils, bien sûr et aussi Val la mère (Sylvie Testud).
Mais en dernier ressort, ce que je retiens le plus du film, c’est la délicatesse, la justesse, la pudeur de la réalisation et l’équilibre du scénario entre description sociologique de la sinistrose et la capacité de résilience des gens du peuple.
9 mai 2018