Courage, lisons !

Lecteur, ne te décourages pas ! Il est vrai qu’il s’agit là d’un pavé de plus de 500 pages en lignes serrées, plein de notes de bas de page en petits caractères. Mais on est accoutumé à bien pire lorsqu’on s’est forgé discipline de lire quotidiennement le Journal officiel entre café-crème et apéritif… Sur le plan juridique, il s’agit d’un travail considérable qui est d’ailleurs la transposition d’une thèse de doctorat. L’ouvrage a d’abord le mérite de pourchasser méticuleusement les confusions, les idées reçues, les approximations et les inexactitudes qui abondent à ce propos dans la littérature et qui sont pourtant parfaitement évitables, à la différence de l’incertitude scientifique qui est une donnée objective. Malgré sa dimension, le livre sera donc lu avec profit par tout responsable désireux de d’abord mettre au net ses propres idées pour mieux convaincre ses partenaires médicaux, techniques ou administratifs que le principe de précaution n’est pas en rupture avec les dispositifs juridiques préexistants et qu’il ne poursuit pas l’objectif illusoire du « risque zéro » mais celui de la sécurité optimale. Notre seul regret, mais était-il possible d’y obvier dans un ouvrage résolument situé sur le seul terrain juridique : ne pas avoir davantage abordé le substrat politique de la question. Car le principe de précaution ressortit, d’abord, de la problématique politique, au sens le plus fort du terme, avant que de devoir être formulé dans un ordonnancement juridique.

par Karine FOUCHER
Collection Logiques juridiques
Éditions L’Harmattan – 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique – 75005 PARIS
octobre 2002, 504 pages, 45 €