Mon grand-père, qui l’avait faite du début à la fin, et affecté sur des lieux particulièrement meurtriers, disait que la Guerre de 14-18 avait été littéralement une épouvantable boucherie.
Et bien, ce film de Sam Mendes nous en donne la sensation comme aucun film que j’ai vu auparavant.
Les prouesses cinématographiques les plus récentes lui permettent en effet de nous transporter au cœur de l’action, avec une technique dite dorénavant immersive.
L’argument est simple, efficace et en partie inspiré d’un fait réel, comme dans les plus grands films d’action : en 1917, deux jeunes soldats britanniques Schofield (George MacKay) et Blake (Dean-Charles Chapman) sont chargés d’une mission impossible, apporter là où il faut un message pouvant annuler une attaque attendue qui causera la mort de centaines de soldats.
Les voici alors lancés dans une course suicidaire en pleine furie des combats et derrière les lignes allemandes. L’enfer sur terre, la mort tombant du ciel, l’horreur permanente.
Le parti-pris cinématographique de Sam Mendes est non seulement fondé sur des innovations techniques époustouflantes, mais sur un choix de mise en scène audacieusement virtuose : pratiquement, visuellement, un seul plan-séquence ininterrompu !
Ce qui évidemment accentue paroxystiquement le rythme haletant de ces deux heures de course contre la montre.
Mais ce n’est pas un film de guerre à l’ancienne, comme dans les années 50 ou 60 : l’époque n’est plus à la glorification insensée des massacres, vous sortirez de ces 120 minutes éprouvantes admiratif de ces héros mais plus antimilitariste que jamais.
17 janvier 2020