Hier, dans un train Bordeaux – Paris, j’écoutais pour la peut-être cinquantième fois Dido and Aeneas de Purcell.
Dans la version qui a ma préférence, celle de 1961 de l’English chamber orchestra dirigé par Lewis et surtout avec l’extraordinaire Janet Baker.
Rassurez-vous, je n’essaierai pas ici de traduire en mots les sensations et émotions indicibles que la musique provoque : il faut l’écouter et puis c’est tout !
Ma réflexion est d’ordre intellectuel : je voudrais livrer la fascination que je ressens à chaque audition en pensant à la persistance inexplicable (pour moi en tout cas) de quelques mythes majeurs à travers les siècles et même les civilisations.
Ainsi, cette œuvre fut composée en 1689, librement inspirée (je dis librement… car les sorcières, ça ne fait ni très grec ni très latin !) du poème l’Enéide de Virgile écrit vers 20 avant J-C, lui-même inspiré de l’Odyssée composée par Homère vers 800 avant J-C. Et cela nous touche comme si Didon et Enée étaient nos contemporains ! Car la vibration est intacte ; je n’exagère pas : écoutez l’avant-dernier air, But Death, alas ! Il évoque la mort imminente et malgré tout la pulsation semble éternelle.
26 novembre 2013