Pierre (Vincent Lindon) est un cheminot qui vit à Villerupt en Lorraine (une ville que j’ai bien connue) dans cette région sinistrée de hauts fourneaux éteints et que moi j’ai vus rougeoyants.
Pierre est seul, sa femme ayant disparu. Il élève ses deux fils. Fus, l’aîné (Benjamin Voisin) suit une formation de métallurgiste. Louis, le plus jeune (Stefan Crepon) réussit brillamment ses études et va faire carrière.
Pierre s’aperçoit progressivement que Fus dérive dans un groupe de fascistes violents.
Sous le choc, Pierre ne peut s’opposer à l’emprise de ces fachos sur son fils. La tendresse du père est impuissante face à la cruauté non pas du sort mais d’une idéologie de plus en plus favorisée par différents canaux.
Ce film de Delphine et Muriel Coulin est remarquable de vérité glaçante et s’inscrit dans une progression psychologique douloureuse. Celles et ceux qui ont connu des parents confrontés à la fascisation d’un de leurs enfants le salueront comme il le mérite.
Vincent Lindon interprète magnifiquement, qui en sera surpris ? le rôle du père torturé dans ses convictions. Benjamin Voisin exprime avec un noir réalisme l’égarement fasciste qui s’empare peu à peu de lui. Stefan Crepon incarne un cadet subtilement convaincant.
24 janvier 2025