Je ne vais dévoiler évidemment qu’une partie de l’intrigue : Jean Monier (Daniel Auteuil) est un avocat désabusé qui n’accepte plus de plaider des affaires criminelles depuis le jour où il a fait relaxer un meurtrier qu’il croyait innocent et qui ultérieurement récidiva.
Mais voilà qu’un jour il est sollicité sur le cas de Nicolas Milik (Grégory Gadebois), père de famille accusé du meurtre de sa femme, car il est vite convaincu de l’innocence de ce client.
Il s’opposera violemment à l’avocate générale Adèle Houri (Alice Belaïdi) formellement persuadée de la culpabilité de Milik.
Comme réalisateur, Daniel Auteuil est formidable ; il évite l’esbrouffe, le spectaculaire, le gros sentiment, les prises de vue choc, qui trop souvent polluent de bons scénarios.
Car ici le scénario est bon ; comme dans tout polar digne de ce nom il est riche en scènes de caractère complexes, en rebondissements, en misères humaines, en opacités, en semblants de preuves contradictoires, donc en doutes et certitudes où l’intime conviction se forge dans la souffrance morale et l’incessant questionnement intellectuel ; rien d’étonnant puisqu’il est tiré du Livre du Maître Mô, de l’avocat regretté Jean-Yves Moyart, qui s’était inspiré d’une affaire réelle.
Comme acteur, Daniel Auteuil est impérial et il a su choisir une distribution à sa hauteur, même le débutant Gaëtan Roussel.
14 septembre 2024
.