2023 06 24 : Il Boemo – Josef Myslivecek – film

Nous sommes en 1764, Mozart donc a huit ans et a déjà commencé son Grand Tour dans différentes cours d’Europe où il recueille une prometteuse célébrité.

A Venise un musicien et compositeur d’origine tchèque, Josef Myslivecek (Vojtěch Dyk), ne parvient pas, lui, à convertir son talent, reconnu à Prague pour quelques symphonies, en notoriété italienne.

Jusqu’au jour où sa liaison avec une femme de cour (Elena Radonicich) lui permet d’enfin obtenir une commande d’opéras, Semiramide puis Il Bellerofonte, pour le prestigieux théâtre royal San Carlo à Naples.

Très vite sa renommée grandit, il est surnommé Il divino Boemo (le divin Tchèque). Avec 43 opéras et 85 symphonies il sera l’un des compositeurs les plus prolifiques de l’Italie du XVIIIe siècle.

Le réalisateur Petr Vaclav nous dépeint la vie, l’œuvre, les frasques amoureuses, la liaison avec la célèbre cantatrice Caterina Gabrielli (Barbara Ronchi) de ce compositeur génial, dans la veine (en moins tapageuse) du film Amadeus de Miloš Forman consacré à Mozart, lequel Mozart justement admirait Myslivecek.

Au-delà de la narration, un peu trop crue parfois, de la vie de ce génie à la fin prématurée et atroce, mort de la syphilis (alors nommée le mal de Naples) à 43 ans, ce film donne l’occasion et le plaisir d’entendre des extraits de son œuvre trop peu connue en France.

Au rang des interprètes musicaux on relève notamment Václav Luks, Rafaella Milanesi, Emöke Baráth, Philippe Jarrousky et Vojtech Dyk lui-même en chef d’orchestre.

Sortant de cette séance de cinéma, comment pouvais-je ne pas me précipiter, à la terrasse la plus voisine, exiger une Plzeňský ou une Gambrinus, ou toute autre pinte du moment qu’elle fût tchèque ?

Je n’en suis pas fanatique mais la mousse en cette heure s’imposait, non seulement pour songer à Myslivecek… mais à celui qui me le fit connaître. C’était lors d’un voyage en République Tchèque en 1997, où je m’acculturai tant bien que mal, apprenant par exemple à vider une ou deux Plzeňský à 7 heures du matin dans un hôpital avec d’excellents médecins et d’aimables élus.

Mais la personne qui me fut la plus profitable durant ce voyage fut notre guide-interprète-traducteur, Tchèque d’une impressionnante biculture tchèque et française.

Et sortant d’une visite matinale du Château de Nelahozeves, où naquit Antonín Dvořák, je lui demandai devant l’incontournable Plzeňský s’il pouvait me conseiller d’autres références musicales  que Janáček et Smetana en dehors du non moins incontournable Dvořák ; il me conseilla Myslivecek, dont le nom même m’était inconnu ; et le lendemain je trouvai chez un disquaire de Prague un CD de Myslivecek : six sonates pour contrebasse et deux violoncelles.

24 juin 2023

Myslivecek – Il Bellerofonte – extrait du film Il Boemo

Mozart jeune improvisant devant Myslivecek – extrait du film Il Boemo

Myslivecek – sonate pour contrebasse et deux violoncelles fa majeur – Sirc Hoskovec Hugo 1994

Myslivecek – sonate pour contrebasse et deux violoncelles ré majeur – Sirc Hoskovec Hugo 1994