Annie Ernaux est l’une de nos meilleures écrivaines, alors c’est avec curiosité que je suis allé voir ce documentaire où son fils David Ernaux-Briot a assemblé ses films super huit pris entre 1972 et 1981, car, comme elle l’explique :
« Il m’est apparu que ceux-ci constituaient non seulement une archive familiale mais aussi un témoignage sur les goûts, les loisirs, le style de vie et les aspirations d’une classe sociale, au cours de la décennie qui suit 1968. Ces images muettes, j’ai eu envie de les intégrer dans un récit au croisement de l’histoire, du social et aussi de l’intime, en utilisant mon journal personnel de ces années-là. »
On le sait, les caméras de l’époque filmaient l’image mais n’enregistraient pas le son, cela ne viendra que quelques années plus tard. L’écrivaine a donc commenté ce film muet à partir de son journal personnel. Irrésistiblement j’ai songé, en regardant ce film, à une version moderne et dans un milieu social moins élitiste, à La Recherche du temps perdu de Marcel Proust, en abrégé bien sûr, puisque le film dure une heure tandis que la Recherche court sur plus de 2 000 pages !
17 décembre 2022