Je craignais un peu avant d’aller voir ce film : tellement de romances stupides, de « documentaires » hagiographiques ou au contraire dévastateurs ont été commis sur le King Elvis Presley, qui bien après sa mort continue à faire gagner beaucoup d’argent à des bonimenteurs, bref… Et puis j’avais vu un précédent film du réalisateur, Gatsby le Magnifique, que j’avais trouvé outré.
J’y suis pourtant allé à la demande de jeunes, or il faut toujours écouter les jeunes.
On s’aperçoit d’emblée que l’acteur qui incarne Elvis (Austin Butler) s’est livré à un époustouflant travail préparatoire, à la fois pour ressembler physiquement à son personnage et pour imiter son style déhanché jugé « obscène »… sur scène par les puritains américains, alors puissants.
Il y a sans doute des effets spéciaux pour accentuer ces similitudes, mais en tout cas c’est diablement bien fait.
Et puis le metteur en scène Baz Luhrmann n’oublie pas de montrer, ce qui est essentiel pour expliquer le style et le succès d’Elvis, combien dans l’enfance il s’est imprégné et inspiré du gospel et du blues des Noirs de son quartier pauvre.
Mais le personnage qui m’a le plus impressionné, d’abord parce que je ne le connaissais pas, fut son sulfureux manager, le « colonel Tom Parker » (interprété superbement par Tom Hanks) un monstre d’ambiguïté qui fera Elvis, mais aussi le perdra, le laissant se droguer pour qu’il tienne le coup dans ses tournées démentielles.
Bien choisie également Olivia DeJonge pour incarner la tristement délaissée épouse, Priscilla Presley.
25 juin 2022
ELVIS – Bande-annonce officielle (VF)