Mais non ! Ne soyez pas injustes avec la ministre Agnès Pannier-Runacher pour ses propos tenus le 7 octobre à Bpifrance Inno !

Ce discours certes délirant n’est que la conséquence post-traumatique d’une vie parsemée de malheurs et de souffrances :

Fille d’un dirigeant de société : ça commence mal…

Son adolescence et post-adolescence est chaotique : HEC, Sciences Po, ENA… pour finir Inspectrice des Finances. Puis vint l’Hôpital ; et moi hospitalier honoraire, je sais combien elle dut subir les cruautés de ce microcosme impitoyable : Directrice de cabinet du DG de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, elle est assignée à la plus sordide besogne : la mise en œuvre de la réforme de la tarification à l’activité (la T2A : ceux qui connaissent apprécieront…), tout en ayant à l’œil le SAMU social et la fondation AP-HP.

Libérée, elle récidive et replonge au mitard… de la CDC, chargée de la stratégie et des finances, filiales et participations (Accor, Veolia, Eiffage, Dexia, CNP Assurances, Icade, Transdev…). Comme tant d’autres, elle s’évade en pantoufles et se réfugie un an dans le privé, chez Faurecia, directrice de la division clients Jaguar, Land Rover, General Motors (c’est-y pas mieux que Twingo, Dacia ou Fiat Panda ?)

Mais le mauvais sort la poursuit : en 2018 sa nomination forcée comme secrétaire d’État macroniste anéantit sa rémunération annuelle qui de 500 000 € s’effondre à 115 000 €…

Dans ces conditions, lorsqu’elle proclame et déclame : « J’aime l’industrie parce que c’est l’un des rares endroits au XXI^e siècle où on trouve encore la magie de l’atelier, où on ne distingue pas le cadre de l’ouvrier, l’apprenti de celui qui a 30 ans d’expérience, celui né en France il y a 40 ans de celui arrivé par accident il y a quelques jours… La fierté de travailler dans l’usine : lorsque tu vas sur une ligne de production, c’est pas une punition, c’est pour ton pays, c’est pour la magie… »

…cette ligne de production qu’elle a donc si bien connue, on sent qu’elle brûle d’y retourner sitôt ce quinquennat terminé.

Quant à moi qui n’ai fréquenté l’usine que 4 ans, et à la production, et pas cadre mais ouvrier, je vous remercie chaleureusement, M^me la ministre Pannier-Runacher : votre lyrisme illuminé m’a éclairé sur ce qu’est la poésie du macronisme.

13 octobre 2021