Waves ce sont Les choses de la vie ; mais aux USA et en 2018.
Alors depuis 50 ans, évidemment, pas mal d’eau a coulé avec le Gulf Stream qui va de chez eux à chez nous.
D’abord les techniques cinématographiques, qui permettent au réalisateur Trey Edward Shults de varier ses effets comme n’aurait pu le faire Sautet (quoique la scène de l’accident, c’était novateur et c’est resté un moment fort de son film), de faire assaut de virtuosité, de nous estomaquer (parfois trop) par sa force visuelle, par des variations de format d’image, des effets parfois ostentatoires… mais c’est américain, enfin quoi !
Pourtant, il y a entre ce film et celui dont j’évoque le souvenir quelques similitudes scénaristiques :
► Cela se passe dans la « classe moyenne supérieure » émergente, tout juste émergente dans la France de 1970 au mitan des Trente glorieuses, tout juste émergente aux USA lorsqu’il s’agit des Noirs et Latinos ► Il y a aussi l’irruption du malheur qui vient casser les choses d’une vie jusque-là souriante et prometteuse ► Il y a le type d’âge mur imposant d’autorité, ici c’est le père de famille Ronald (Sterling K. Brown), il n’est pas architecte mais entrepreneur.
Pour le reste, cette histoire étatsunienne est centrée sur une jeunesse aisée mais secrètement rongée de mal-être : la mère Catharine (Renée Elise Goldsberry) est psy, la jeune sœur Emily (Taylor Russell) est lycéenne, le fils Tyler (Kelvin Harrison Jr.) est étudiant et comme convenu il sort avec une belle copine de promo Alexis (Alexa Demie).
Mais derrière les apparentes édéniques, il y a un arrière-plan, qui se dévoile progressivement, de souffrance, de brutalité, de frustrations, de drogue évidemment.
Alors s’engage une descente aux enfers, puisque là-bas aussi l’enfer c‘est les autres. L’histoire édifiante, cool et relax vire à la décomposition puis à la tragédie, cette fois un peu puritaine.
Bref, vous l’aurez compris, le film vaut surtout pour son esthétique contrastée.
31 janvier 2020