L’intrigue du film du Polonais Pawel Pawlikowski est historique, minimaliste : dans les années 1950, en pleine guerre froide, Wiktor (Tomasz Kot) un musicien et Zula (Joanna Kulig) une chanteuse, vivent le grand amour.
Amour impossible, bien sûr, on le devine d’emblée, entre cette Pologne plongée dans le stalinisme le plus triste et ce Paris qui s’étourdit dans une bohème largement factice. Vingt années de chassé-croisé chaotique.
Le film ne nous retient pas pour cette historiette, mais pour sa beauté cinématographique et son ambition plastique. Tourné en noir et blanc et en format presque carré.
C’aurait pu être un fiasco ou un parti-pris esthétique assommant.
C’est exactement le contraire : une fascination quasiment magnétique, une épure à la grâce miraculeuse, une authentique poésie qui donne à la bluette la dimension d’un drame romantique et donne crédibilité à deux destinées comme on n’ose plus en écrire, pourtant banales dans ce XXe siècle qui ne le fut pas.
Les acteurs, surtout les deux personnages principaux, sont sublimés par le talent du metteur en scène.
26 octobre 2018
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