Il faut remercier Michel Toesca d’avoir réalisé ce documentaire qui montre l’activité inlassable de Cédric Herrou en faveur des réfugiés.
Cela se passe non pas en 1939, pour ces réfugiés espagnols à propos desquels il est maintenant consensuel de stigmatiser la manière indigne dont la IIIe République se déshonora en les parquant et les enfermant, dans le froid, le vent, la misère et l’indifférence. Nous sommes en 2018 dans la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes, à la frontière avec l’Italie.
En 1939 ils furent environ 300 000, en 2008-2018 ils ne sont pas davantage, donc 40 % de moins en proportion de notre population totale ; et le PIB a été multiplié par 20 ou 50 ou 100. Mais les autorités ont décidé que la consternante leçon de 1939 ne doit pas être retenue en 2018.
Et donc Cédric Herrou, cultivateur d’oliviers, qui accueille sur son sol quelques dizaines de réfugiés et les aide à déposer leur demande d’asile, doit être poursuivi.
Et il l’est, par un préfet procédurier et chicaneur, sur ordres venus de plus haut bien sûr. Bien défendu par des avocats remarquables, Cédric Herrou est souvent relaxé, il a même obtenu du Conseil constitutionnel la reconnaissance de principe de son combat. Mais ce qui importe c’est de le harceler, de l’user, de le faire renoncer… Mais Nada ! Opiniâtre, exemplaire, Cédric poursuit son action.
Alors ce documentaire chaleureusement amical vient à point nommé pour faire partager le dévouement de Cédric au service de nos frères humains. Ceux d’aujourd’hui, pas ceux figés dans notre passé ranci de 1939.
3 octobre 2018