2017 03 17 : Primaire – film

Ce film d’Hélène Angel paraîtra à première vue sans prétention ni grandeur. Il dépeint banalement les choix de Florence (Sara Forestier), professeure des écoles. Trop dévouée à ses élèves elle s’investit au péril de l’équilibre de sa vie personnelle pour Sacha, un enfant en difficulté.

Mais au-delà de ce manque apparent d’ambition, Primaire est une évocation bienveillante, empreinte de sensibilité et de justesse, porteuse d’espoir, du métier de professeur des écoles.

Loin des descriptions toujours pessimistes, cette classe est joyeuse et les élèves jouent leurs rôles avec un naturel époustouflant.

N’en déplaise aux libéraux à tout crin qui exigent que l’école se limite à un apprentissage utilitariste pour de futurs travailleurs et consommateurs dociles, le film montre sans phraséologie mais par la description minutieuse du quotidien que la grande mission de l’école est de dispenser l’éducation.

Je ne dirai certes pas qu’enseigner est le plus beau des métiers : formule démagogique galvaudée pour les médecins, les infirmières, les sages-femmes, les sapeurs-pompiers, les policiers, les acteurs.

Et bientôt, le plus beau des métiers, ce sera banquier ? Nous sommes en effet implacablement En Marche ! pour que soit gagné l’ahurissant pari d’absoudre, de redorer (redorer !) le blason des dirigeants de cette confrérie, qui nous a précipités au bord du gouffre à l’automne 2008 ; puis sans doute béatifier l’un de leurs Young Leaders, et sous les acclamations s’il vous plaît, santo subito.

17 mars 2017