Grand Corps Malade sait évidemment de quoi il parle (avec son coréalisateur Mehdi Idir) lorsqu’il évoque le séjour de Ben (Pablo Pauly) en centre de rééducation suite à un accident, parmi d’autres jeunes tétraplégiques, paraplégiques, traumatisés crâniens et autres estropiés : Farid (Soufiane Guerrab), Toussaint (Moussa Mansaly), Steve (Franck Falise), Samia (Nailia Harzoune)…
Alors ces patients tentent d’apprivoiser… la patience. Ils n’ont pas le choix.
Ce film est donc la description, assez juste dans l’ensemble, de la difficulté, du découragement, de l’espoir d’une renaissance, d’un parcours de soins fait de victoires et de défaites, de pleurs et de rires.
Certes, en tant qu’ancien professionnel ayant eu l’honneur de diriger un tel centre de réadaptation (là, en l’occurrence, le film fut tourné au CCR-SSR de Coubert en Seine-et-Marne), j’ai pu noter quelques inexactitudes ou invraisemblances. Mais rien d’important. Ce qui est notable en revanche c’est que le film évite le pathos, l’impudeur, la compassion dégoulinante.
En revanche il nous montre et remontre le désir de revivre, l’acharnement à se réadapter, l’énergie pour s’adapter, l’ingéniosité pour compenser, la persévérance ; et celles et ceux qui ont connu ou connaissent la rééducation savent que c’est absolument vrai.
Grand Corps Malade a bonne mémoire et fait œuvre utile en livrant son témoignage authentique.
Avec l’humour et l’amitié en plus !
17 mars 2017