2016 09 16 : Franz – film

Les films de François Ozon que j’avais déjà vus m’avaient laissé un grand souvenir : Sous le sable, Huit femmes, Le Temps qui reste, Potiche et Dans la maison. Donc j’allais regarder celui-ci avec confiance.

Faut-il faire l’éloge de ce réalisateur ? J’ai déjà dit mon admiration pour lui ; certes il aurait pu rater ce film, ça arrive. Mais ce n’est pas le cas. Franz montre peut-être même une densité plus accomplie, un art encore plus maîtrisé, qui allie à la perfection le subtil et le grave.

Que raconte Franz ? Franz Hoffmeister (Anton von Lucke) nous ne le verrons qu’en flash-back, il n’est plus. Nous sommes quelques temps après la Guerre de 14-18. Franz était un soldat allemand, mort sur le front de France. Anna (Paula Beer) était sa fiancée, alors elle se rend quotidiennement sur sa tombe.

Un jour, il y a là un jeune homme, un Français, Adrien (Pierre Niney) qui est venu se recueillir sur la pierre de Franz, un ennemi qui fut son ami. La présence du Français dans la ville va déclencher des passions violentes ou douloureuses… chez les parents de Franz (Ernst Stötzner et Marie Gruber) et chez d’autres personnages.

Frantz est un film remarquablement intense, d’une force prodigieuse. Il nous fait glisser de sentiment en sentiment, d’émotion en émotion. Il déroule avec maîtrise une pénétrante analyse du cœur, du deuil et du mensonge ; le deuil rendant plus inexpiable le mensonge ; le mensonge exacerbant la souffrance du deuil.

Les acteurs ? J’ai déjà dit combien je fus ébloui en 2014 par Pierre Niney dans Yves Saint Laurent (celui de Jalil Lespert je précise, pas l’autre sorti quelques mois plus tard qui était nul). La jeune Allemande Paula Beer est sublime d’allure et d’interprétation. Les autres rôles sont à la hauteur et dirigés avec justesse.

Le noir et blanc ? Un pari superbement réussi. La mise en scène ? Elégante, les cadrages rigoureux, un montage pointu, une beauté austère qui n’éteint pas mais magnifie l’émotion. Impossible d’en dire davantage, en tout cas pour moi : il faut aller le voir, tout simplement.

16 septembre 2016