Revue : Droit, déontologie, soin – 2009

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Nous risquons évidemment de nous répéter puisque ce n’est pas la première fois que nous parlons de cette revue, pour en dire le plus grand bien.

Absolument remarquable, ne serait-ce que par son ambition, proclamée et parfaitement réussie, d’allier le droit, la déontologie et le soin : le droit vivant, qui se coltine aux réalités actuelles, pas celui qu’on ratiocine de glose en glose et de notule en notule ; la déontologie dans son acception ouverte et responsable, à l’opposé des corporatismes poussiéreux qui ont donné à ce mot une redoutable connotation défensive ; le soin enfin, au singulier pour souligner sa singulière diversité et son essentielle unité.

La revue doit évidemment beaucoup, peut-être tout, à son rédacteur en chef Gilles Devers, qu’on ne présente plus. Ses éditos sont toujours affutés à la meule juridique la plus sûre ; citons-en un, pas le dernier, mais qui entre en résonance avec l’un des papiers publiés dans le présent DH :

« L’hyper-réactivité de la loi : Nous sommes menacés, et de plus en plus, par l’hyper-réactivité de la loi. Un événement, un fait divers et c’est aussitôt l’annonce d’un régime législatif qu’il faut changer. Comme si la société était tellement fragile que le Législateur devait à tout moment s’adapter pour recadrer ses plus improbables débordements. Un patient schizophrène est hospitalisé d’office. Il parvient à fuguer de l’hôpital, achète un couteau et va tuer un passant. Il est trouvé dans un état de crise comportementale telle qu’il est réadmis à l’hôpital, et non pas mis en garde à vue dans les locaux de la police. Ce patient depuis quelques temps allait mieux. Il était calme et coopératif dans le service, et avait bénéficié, dans le cadre légal, d’autorisations de sorties signées par le Préfet. Une crise soudaine avec des effets dramatiques, rappelant la modestie qui s’impose devant la grande maladie.

Or, dans les 48 heures c’est l’annonce d’un changement du régime législatif de l’hospitalisation d’office et la création d’un fichier des patients hospitalisés d’office. Pour faire quoi ? Pour résoudre quel problème ? Avec quel principe de réforme ? Quelles études préalables ? Il y a beaucoup à faire pour la psychiatrie. Le plus mauvais service est d’annoncer des réformes sans objet, qui ne peuvent avoir pour effet que de renforcer dans le public sous-informé l’assimilation entre la souffrance psychique et la dangerosité, c’est-à-dire d’organiser avec méthode… la confusion. Cette hyper-réactivité de la loi est désolante. »

Droit, déontologie, soin
Revue trimestrielle
Abonnement annuel 55, 83 ou 180 €
Editeur Elsevier- Masson
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