Réflexions sur des pratiques
Les auteurs définissent l’interprofessionalité comme la mise en commun concertée des pratiques, expériences et situations professionnelles permettant de mieux coordonner les rôles et assurer la répartition des tâches pour l’élaboration des projets et la réalisation des actions. En ce sens, elle serait d’une portée plus pratique que l’interdisciplinarité.
Certes, toutes les contributions rassemblées dans ce livre ne participent pas au même degré à cette approche résolument pratique et à cette volonté de concrétiser l’action gérontologique. Un grand nombre d’entre elles cependant répondent bien à la définition.
Ainsi Bernard HERVY, animateur et président du Groupement des animateurs en gérontologie, livre une analyse serrée des modalités pratiques d’une démarche visant à répondre à la nécessité contradictoire de travailler collectivement tout en respectant l’unicité de l’individu. Il cherche ainsi à échapper au « discours merveilleux » sur l’approche globale du sujet âgé, qui met en exergue l’élargissement de la prise en charge, toujours plus nécessaire bien entendu, pour mieux éluder la question de la coordination. Il espère que l’interprofessionalité permettra de centrer l’action de chacun non pas sur « sa » pratique mais sur l’adulte âgé, sa démarche et ses choix.
Roland DIDIER, directeur d’hôpital, apporte un très intéressant point de vue sur ce que peut apporter le responsable « administratif » en faveur d’une culture commune, sur les avancées et les limites de la réflexion actuelle. Il estime que parce que le champ gérontologique se prête peu aux outrances de la technicité, il permettra plus facilement aux professionnels de développer une culture et des objectifs communs. Et de conclure avec clairvoyance que si la nécessité de disposer de moyens, notamment financiers, est bien réelle, le facteur humain reste essentiel.
Michel LANDREAU, médecin libéral en milieu rural, propose une analyse lucide de la création des SSIAD à partir des années 1980 et montre que la mise en place des dossiers communs ne suffira pas à elle seule à assurer un travail d’équipe efficient et de qualité.
Cédric PARIS, animateur dans un établissement qui nous est cher, analyse la fonction de l’animation et souligne à la fois ses spécificités et sa complémentarité avec les autres fonctions institutionnelles.
mars 2005 – 271 pages – 25 €
Collection Pratiques gérontologiques
Editions érès
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