Passionnant !
A quoi cela tient-il ? Ce livre-là n’est pourtant pas beaucoup plus tendre pour les directeurs d’hôpital que ne l’est celui des compères Even-Debré. Il lui est d’ailleurs antérieur et une comparaison attentive montre combien ceux-ci ont emprunté à celui-là.
Sauf que Denis Labayle est humain, humble, positif. Il a exercé la médecine dans un CH lambda, pas dans les cénacles universitaro-mondains parisiens et cela se ressent à chaque ligne. Les directeurs en prennent pour leur grade, mis à peu près dans le même sac que les autres bureaucrates… mais le plaidoyer est tellement bien articulé qu’on en dégage l’impression qu’on l’a un peu cherché.
Finalement, tout en étant moins virulent que d’autres il est plus incisif. L’analyse proposée ne peut être écartée d’un revers de main mais mérite d’être étudiée, réfutée peut-être sur certains points mais acceptée sur d’autres. On retire du livre l’idée —capitale par ces temps d’amertume— que l’hôpital peut sortir de la tempête relativement vite et facilement, pour peu que la barre soit tenue d’une main ferme, que les voiles soient bien orientées, que les tutelles après avoir fixé un cap et indiqué le parcours ne se mêlent enfin plus des tactiques et des réglages et que, surtout, surtout l’équipage soit soudé.
par Denis LABAYLE
Collection L’épreuve des faits, Editions du Seuil, 27, rue Jacob – 75006 PARIS,
février 2002, 266 pages, 17,50 €