Médecine et droits fondamentaux de la personne.
Le développement récent de la génétique et la multiplication de ses applications pratiques ont profondément modifié la relation médicale classiquement établie entre le médecin et son patient. Confrontés à cette évolution, le juge et le législateur tentent d’encadrer l’extension du champ médical qu’ils ne peuvent en réalité qu’accompagner. C’est pourquoi, après la modification des lois de bioéthique, il est nécessaire de prendre conscience de cette révolution silencieuse, mais capitale, des fonctions médicales tant dans la relation de soins que dans les actes de la vie civile où ces praticiens sont appelés à intervenir (mariage, contrats de travail et d’assurance).
Par une étude des questions particulières soulevées par les dépistages génétiques préimplantatoires, prénataux, postnataux et post mortem et les risques de discrimination et d’eugénisme qui y sont associés, cet ouvrage, destiné aux juristes et aux professionnels de santé, souligne toute l’ambiguïté de la situation juridique actuelle des médecins tiraillés entre intérêts collectifs et individuels.
Certes l’ouvrage n’est pas toujours d’une lecture facile ; certes il traite d’une question qui ne concerne qu’une fraction des hospitaliers. Néanmoins, il mérite d’être lu par la plupart d’entre eux car – et l’auteur le démontre avec talent – la problématique qu’elle aborde soulève en fait des questions juridiques et éthiques bien plus larges et nous rappelle, avec conviction, que le discours scientifique doit être soutenu par la réflexion humaniste et que l’extension du champ médical doit être contrôlée par la doctrine et le Droit.
Dorothée Dibie-Krajcman
novembre 2004 – 538 pages – 68 €
Collection Thèses
Editions Les Etudes Hospitalières
38, rue du Commandant Charcot
33000 BORDEAUX CENTRE
site : www.leh.fr