Dans ce film de Mohammad Rasoulof quatre récits semblent distincts mais ils ont un point commun.
Heshmat (Ehsan Mirhosseini) est un bon père de famille et un brave homme ; tous les matins il se lève tôt pour se rendre au travail. Son travail ? Participer à des pendaisons de condamnés. Il l’accomplit docilement par obéissance aux autorités.
Pouya (Kaveh Ahangar) fait son service militaire : il est affecté dans la prison où il est prévu qu’il participe aux exécutions des condamnés. Au matin, il se rebelle, dérobe l’arme du gardien qu’il accompagne et s’échappe. Dehors, son amie Tamineh (Darya Moghbeli) l’attend dans sa voiture, ils partent en écoutant… Bella ciao.
Javad (Mohammad Valizadegan) lui aussi fait son service militaire, en permission, il se rend chez Nana (Mahtab Servati), dans l’intention de la demander en mariage. Mais la famille de Nana est effondrée : un de leurs amis vient d’être exécuté pour des raisons politiques. Voyant une photo du supplicié, Javad essaie de se suicider : il a participé à l’exécution comme volontaire pour obtenir cette permission pour être là à son anniversaire. Nana rompt avec Javad.
Bahram (Mohammad Seddighimehr) un ancien médecin et sa femme Zaman (Shahi Jila) vivent à la campagne. Ils reçoivent un jour Darya (Baran Rasoulof), étudiante en médecine comme le fut son père Mansour. Darya ne comprend pas pourquoi Bahram n’exerce pas. Bahram est en fin de vie, il révèle à Darya qu’il est son père biologique. Il y a vingt ans il a refusé de collaborer à l’exécution d’un condamné à mort, il a confié Darya à Mansour son ami. Quant à la mère de Darya, elle est morte en tentant de les rejoindre par des routes clandestines.
Ce film terrible dénonce avec force la démocratie totalitaire (démocratie, oui, car la démocratie n’empêche pas la barbarie) qu’est actuellement l’Iran. La réalisation est maîtrisée et impressionnante. Quant aux actrices et acteurs, ils sont inoubliables.
9 décembre 2021