S’il faut exprimer banalement mon opinion : je tiens Poutine pour un dictateur qui ne recule devant aucune violence pour consolider son pouvoir despotique. On le sait, et non seulement depuis quelques jours avec son agression contre l’Ukraine, mais pour ses crimes de guerre en Tchétchénie, en Géorgie, et les assassinats commandités contre nombre de ses opposants.
Denis Matsuev, déprogrammé à Vienne
Pour autant, lorsque je vois de considérables institutions musicales, culturelles, artistiques, se draper dans une posture droits de l’hommiste dévoyée pour exiger des artistes russes qu’il condamnent Poutine, qu’est-ce donc, sinon une autre forme soft de despotisme et de totalitarisme ? Depuis quand devrait-on sommer les artistes de condamner haut et fort les exactions de leurs pays respectifs ? Un rapide mémento historique montre que ce ne fut jamais le cas, et heureusement, car nombre d’artistes eussent été réduits au silence…
Anna Netrebko, déprogrammée au Danemark
Alors, si des artistes se hasardent à prendre explicitement position, qu’on engage la controverse avec eux, certes, c’est la moindre des choses. Mais celles et ceux qui veulent simplement rester dans leur rôle, et ne s’exprimer que par leur art… qu’on leur foute la paix, cette paix qu’il faut préserver là où le combat de résistance n’est pas strictement nécessaire.
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Leave the Russian artists in peace !
Le Ballet du Bolchoï en répétition à Londres
If I have to express my opinion banally : I hold Putin for a dictator who does’nt shrink from any violence to consolidate his despotic power. We know it, and not only for a few days with its aggression against Ukraine, but for its war crimes in Chechnya, in Georgia, and its sponsored assassinations against many of its opponents.
Portrait d’Ivan Morozov – exposition à la Fondation Vuitton à Paris
However, when I see considerable musical, cultural and artistic institutions draping themselves in a misguided human rights posture to demand that Russian artists condemn Putin, what is it if not another form of despotism ? of soft totalitarianism ? Since when do artists have to be summoned to loudly condemn the abuses of their respective countries ? A quick historical memento shows that this was never the case, and fortunately, because many artists would have been reduced to silence…
So, if artists dare to take an explicit position, that we engage in controversy with them, of course, it is the least we can do. But to those who simply want to stay in their role, and only express themselves through their art… let them in peace, this peace that must be preserved where the fight of resistance is not strictly necessary.
1er mars 2022