Il est convenu de dire que, s’ils ne sont atteints du syndrome du conformisme incurable, alors les adolescents pour s’affirmer adoptent des préférences et références, positions et passions, adhésions et positions, franchement différentes de celles de leurs parents.
Pourtant je me suis toujours inscrit en faux contre cette vision dichotomique et avec le recul je persiste. Autant que ma mémoire me soit encore fidèle, lorsqu’en effet j’inventorie une à une mes préférences, références, positions, passions, adhésions, positions, je constate que si nombre d’entre elles marquaient une « rupture générationnelle », presque autant s’inscrivaient dans une puissante continuité. C’est peut-être le résultat d’une tournure d’un tempérament fier ne voulant ni s’aligner ni se distinguer par systématisme ; c’est sans doute et plus certainement parce que mes parents avaient un esprit ouvert et que leurs préférences n’étaient ni datées ni immuables.
J’ai eu l’occasion de citer nombre d’exemples de cette continuité ; j’en aborderai maintenant un qui me revient souvent à l’occasion d’écoutes musicales.
Je veux donc parler d’Harry Belafonte, de la génération de mes parents (1927-2023), un Noir Américain d’origine jamaïcaine, célèbre dans les années 1950-1970 presqu’autant en France qu’aux USA. Mes parents l’apprécièrent d’abord et surtout comme acteur de cinéma, je les entendais souvent en parler lorsqu’ils allaient ou revenaient de leur séance du samedi soir ; quant à moi, je dois l’avoue : je pense n’avoir vu aucun film dans lequel il joua.
Mais il fut aussi un chanteur immensément célèbre, ayant gravé environ 40 disques à succès qui lui valurent le surnom de Roi du Calypso. Je l’écoutais donc avec plaisir et je l’écoute encore régulièrement.
Mais, et ceci explique sans doute que je plaçais Belafonte au-dessus d’autres artistes « de variétés », ce fut un remarquable militant des droits civiques. Il fut un ami proche du pasteur Martin Luther King puis de Nelson Mandela.
Il fut fidèle à ses engagements de jeunesse puisque plus âgé il participa activement à la campagne We Are the World. Au début du siècle il poursuivit son militantisme avec Amnesty International.
Ce fut de plus en plus un homme de gauche puisqu’en 2016 il apporta son soutien à la candidature de Bernie Sanders à la présidentielle américaine.
Il chanta souvent et enregistra avec la grande figure de la chanson Sud-Africaine et de la lutte anti-apartheid Miriam Makeba.
15 janvier 2025
1956 Harry Belafonte – Day-O (The Banana Boat Song)
1956 Harry Belafonte – Jamaica Farewell
1965 Harry Belafonte – Hush, Hush Thula Thula
1965 Harry Belafonte & Miriam Makeba – Hurry, Mama, Hurry !
1965 Harry Belafonte & Miriam Makeba – Train Song Mbombela
1972 Harry Belafonte – Jump In the Line
1980 Harry Belafonte – Try to Remember