2024 10 25 : Fario – film

Ne connaissant ni la réalisatrice ni les acteurs, je suis allé voir ce film pour la seule et unique raison qu’il se déroule dans un pays que j’ai bien connu à deux époques de mon passé : la vallée de la Loue dans le Doubs.

C’aurait donc pu être un gentil navet comtois, chance pour moi c’est un excellent film qui illustre une grave réflexion écologique.

Voici donc Léo (Finnegan Oldfield), ingénieur brillant, insouciant et fêtard, qui revient dans son village de la Loue pour se défaire de ses terres agricoles après le décès de son père. Il a prévu de les vendre à une entreprise minière spécialiste des métaux rares. Mais il constate que sa famille et ses amis sont hostiles à ce projet de mine.

Sceptique, Léo constate pourtant chez les truites farios, les reines de la Loue (qui fut la plus belle rivière à truites de France et peut-être d’Europe sinon du Monde)  des bizarreries de comportement qui l’incitent à mener l’enquête…

La réalisatrice Lucie Prost est bisontine et ça se remarque : elle évoque la Franche-Comté avec authenticité et exactitude. C’est son premier film mais elle révèle une compétence technique et artistique intéressante. Les vaches (nombreuses en ce pays d’appellation) et les farios (de moins en moins nombreuses hélas de par la pollution) sont comtoises et cela se voit ; la plupart des acteurs (Megan Northam, Florence Loiret Caille, Léna Laurent) ne le sont pas, car l’accent des Cléronais et des Ornanais ne s’entend pas dans leur bouche et heureusement n’est pas imité.

Ce beau film n’est pas qu’un plaidoyer convenu pour l’écologie et contre la disparition des espèces ; c’est aussi une défense fine et vigoureuse de la jeunesse, que l’on dit frivole mais qui réfléchit et raisonne, que l’on affirme individualiste mais qui s’investit et lutte pour de bonnes causes, que l’ont prétend addictée aux substances mais qui se désintoxique de nos vieux opiums intellectuels.

Oui, Fario nous parle du désespoir certes, mais aussi et surtout de la vitalité et de l’énergie de cette jeunesse ; avec une pincée d’humour et un zeste de fantastique onirique.

25 octobre 2024