Voici que nous sont racontées les destinées divergentes des membres d’une famille.

Mais rien à voir avec celles des Canetti (l’un découvreur artistique, l’autre prix Nobel de littérature, le troisième ponte de l’Institut Pasteur) ; ni celles plus récentes des Krivine (l’un dirigeant politique trotskyste de talent, l’autre physicien renommé, le troisième ponte à l’Hôpital d’Eaubonne, sans oublier leurs cousins, l’un mathématicien original et l’autre chef d’orchestre brillant).

Car ici Matthias Glasner nous montre non pas la lumière de familles prestigieuses mais l’ombre de la famille Lunies : les parents pauvres Lissy (Corinna Harfouch) et Gerd, dont la santé décline ; leur fils Tom (Lars Eidinger), chef d’orchestre à Berlin, un peu paumé ; leur fille Ellen (Lilith Stangenberg), alcoolique.

Et tout au long, durant ces trois heures découpées en quatre chapitres, cela ne fait qu’empirer, entre ridicule et névrose, solitude et fin de vie, amertume et humour, conflit et réconciliation.

Avec ce résumé, vous serez tenté de fuir ce film !

Et vous auriez tort. Car il est magnifique, magistralement conçu et réalisé (ce n’est pas surprenant de la part de Matthias Glasner). Les acteurs ? Ils sont impressionnants de justesse

7 septembre 2024