Ce n’est pas toutes les semaines qu’on a la chance de voir, non pas un bon film, mais un très bon film, sur lequel en sortant on n’a envie de formuler aucune réserve.

Le film de Christophe Honoré est de ceux-là.

Pourtant l’intrigue est minimaliste et, sinon banale, en tout cas courante : un adolescent Lucas Ronis (Paul Kircher) perd brutalement son père (Christophe Honoré) dans un accident de voiture. Il reste seul avec son frère Quentin (Vincent Lacoste) et sa mère (Juliette Binoche).

Mais toute la valeur du film – toute la science de Christophe Honoré, dont c’est en partie une transposition de son vécu – réside dans la peinture subtile et pudique de l’évolution de Lucas dans ce que j’appellerai faute de mieux le travail de deuil et simultanément son l’irruption dans la joie de vivre.

Ainsi énoncé, mon propos n’est certes pas très convaincant ; mais parce que ce film est complexe et subtil sur l’adolescence au moment du bac, sur les premières émotions amoureuses, sur notre époque inquiète, il faut tout simplement aller le voir.

Paul Kircher est un nouvel acteur remarquable de finesse et de présence à l’écran. Les autres acteurs sont excellents.

11 décembre 2022