Sous les ifs [1] noirs qui les abritent,
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que des dieux étrangers,
Dardant [2] leur œil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu’à l’heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s’établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu’il faut en ce monde qu’il craigne
Le tumulte et le mouvement ;
L’homme ivre d’une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D’avoir voulu changer de place.
Léo Ferré 1957
Georges Chelon 1997
Déodat de Séverac – Andrew White & Mirim Kim
Déodat de Séverac – Haegee Lee & Milne
Déodat de Séverac – M Bevan & J Middleton
Fauré – Marc Boucher & Olivier Godin
Louis Vierne – Corinne Orde
[1] Arbres à feuilles persistantes longues, étroites, vénéneuses, d’un vert très sombre.
[2] Figuré : darder un regard, lancer un coup d’œil vif d’amour, de colère, ou de ressentiment.