Rosa Bonheur, de la génération juste avant celle des impressionnistes, consacra l’essentiel de sa peinture à la représentation d’animaux domestiques : chevaux, moutons, chèvres, vaches, lapins, chiens, mais aussi nombre d’animaux sauvages : lions, tigres, aigles…
Elle n’a pas fait d’école d’art, n’a pas eu de maître ou mentor sinon son père, qui lui fit découvrir Félicité de La Mennais, lequel affirmait que les animaux ont une âme, ce dont elle restera convaincue toute sa vie.
Quant à moi, infame mécréant, je n’ai pas lu une seule ligne de La Mennais, mais j’avoue que cela je le crois aussi depuis toujours. Voici donc la première raison pour laquelle je ne pouvais manquer cette exposition temporaire au musée d’Orsay.
Et tout au long de la visite je me confortai dans cette opinion et dans la conviction de Rosa Bonheur : scrutez bien le regard des animaux qu’elle peint et vous y verrez le miroir de leur âme.
Et je l’avoue à ma plus grande honte, mais je vous dois la vérité vraie : durant tout ce parcours animalier, je fus également titillé par cette apostrophe du cher Pierre Desproges qui, malgré ma pudibonderie coutumière, me revenait à l’oreille :
« Il y a plus d’humanité dans l’œil d’un chien quand il remue la queue que dans la queue de Le Pen quand il remue son œil. »
30 octobre 2022
