Le Musée Delacroix est un petit musée de Paris, niché au milieu de la petite rue de Furstemberg ; sur la célébrissime et touristiquement photogénique placette, il faut savoir repérer son entrée.

Le Musée Delacroix est un jeune petit musée puisqu’il n’existe en son agencement actuel que depuis 1970.

Le Musée Delacroix est un petit musée très particulier en ce sens qu’il s’agit des appartement et atelier qu’Eugène Delacroix occupa les dernières années de sa vie, vers 1860.

Le Musée Delacroix est un petit musée modestement fréquenté, à l’écart des masses touristiques ; je ne dirai pas le nombre de visiteurs annuels car quand on aime l’art on ne compte pas.

Car le Musée Delacroix, s’il est un petit musée modeste en superficie, est pour autant de grande importance. Chaque amateur connaît les hyper-célèbres toiles du maître que se sont arrogés les musées de prestige, Le Louvre et Les Beaux-Arts de Bordeaux : La Barque de Dante, Les Massacres de Scio, La Grèce sur les ruines de Missolonghi, La Mort de Sardanapale, La Liberté guidant le peuple, Les Femmes d’Alger dans leur appartement.

Mais Delacroix a peint plus de 200 tableaux et de nombreux dessins et c’est tout l’intérêt de son musée de nous faire admirer ceux que nous ne connaissons pas et qui cependant le méritent.

Pour conclure et rester entre amis des génies : Charles Baudelaire l’admirait, il le cite dans le poème VI des Fleurs du Mal, Les phares [1] ; il dédie le poème XVI Sur le Tasse en prison à son tableau Le Tasse dans la maison des fous [2] ; il en fait l’éloge à de nombreuses reprises dans ses écrits sur l’art, notamment dans un article en 1846 [3], un autre de 1855 [4] ou encore un hommage posthume en 1863 [5].

Dans le musée, un dessin d’Edouard Manet représente d’ailleurs Charles Baudelaire.

24 avril 2022

[1] Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Bibliothèque de La Pléiade, page 12 de l’édition de 1961.

[2] Ibidem page 152.

[3] Ibidem, Le Salon de 1846 – IV page 885.

[4] Ibidem, L’Exposition universelle de 1855 – III page 968.

[5] Ibidem, La vie et l’œuvre d’Eugène Delacroix page 1114.