Santé publique France, de son vrai nom Agence nationale de santé publique, fut créé en mai 2016 par Marisol Touraine.
Agnès Buzyn a signé en février 2018, le contrat d’objectifs et de performance de Santé publique France pour 2018-2022.
Objectif stratégique n° 3 : « Assurer de façon optimale la préparation et la réponse aux menaces, alertes et crises sanitaires » et notamment « gestion des stocks stratégiques de produits de santé » (ne riez pas !).
Je n’ose vous conseiller la lecture intégrale du document, rédigé dans l’arrogant jargon technocratique qui désormais règne sans partage dans le microcosme politico-administratif.
Après trois mois d’épidémie Covid-19, le constat de carence de ce « machin » technocratique est peu contestable. Dans les différents compartiments de sa mission, le bilan est consternant.
Je ne vais donc pas ici prétendre le dresser ; ce sera le rôle des commissions d’enquêtes qui interviendront plus tard ; et finalement la sanction viendra du peuple souverain, en tout cas je le souhaite.
Je veux simplement signaler, pour m’en consterner, un détail de vocabulaire que nul à ma connaissance n’a relevé : dans leur communiqué quotidien figure une rubrique :
DASHBOARD ! Sur le site d’une agence FRANCAISE, nationale, publique, financée par notre impôt, au logo bleu-blanc-rouge.
DASHBOARD : on pardonnerait l’anglicisme si aucun mot français n’équivalait ; mais TABLEAU DE BORD, tout simplement, cela leur écorcherait la plume ? Non, il faut faire manager, causer comme dans les tours de la Défense et autres lieux où tout se décide… sans nous.
On comprend dès lors pourquoi ils ont remplacé le vocable officiel Agence nationale de santé publique (facilement siglable en ANSP pour qui veut s’économiser) par Santé publique France, qui n’est pas du français rigoureux, mais le français ils s’en moquent comme du Grevisse qu’ils n’ont jamais ouvert.
Sinon ils sauraient que dans un syntagme, on n’appose pas le nom propre France derrière le nom Santé sans intercaler une préposition. Il aurait donc fallu le nommer Santé Publique de France ou Santé Publique française.
Mais ces appositions attachées, venues du monde publicitaire, sont désormais légion : des dizaines de sociétés et même hélas… Livre Paris, qui a remplacé en 2016 le trop ringard Salon du Livre de Paris.
Autre cas navrant : dans le domaine de la défense NATIONALE, au cœur même de la souveraineté française, par quoi ont-ils osé en juin 2017, ces cuistres, remplacer nos arsenaux et notre Direction des constructions navales (DCNS) ? Par NAVAL GROUP…
Si les défenseurs sourcilleux de notre langue, De Gaulle, revenu au pouvoir il y a 62 ans, ou Mitterrand, élu il y a pile 39 ans, voyaient cela !
Ces dirigeants de Santé publique France, je m’en tiendrai à les qualifier d’incapables, car si je livrais mon sentiment réel je devrais, pour rester francophoniquement poli, recourir moi aussi à l’anglais : assholes.
10 mai 2020