Vous êtes nombreux sans doute en ce moment à vous rendre en Italie. Moi j’y vais deux fois par an puisque mon agenda désormais me le permet, que c’est le genre de destinations accessible en train (car ma récente conviction écologique m’interdit désormais de voyager en avion ou en paquebot) et que… c’est l’Italie !
J’ai eu l’occasion d’évoquer ici mes rares visites au berceau de notre civilisation : Sienne et ses escaliers un peu raides, Pérouse et son musée, la pinacothèque de Brera à Milan, Côme et son lac qui n’est pas le plus grand mais qui pour moi est majeur.
Vous le constatez ma connaissance de l’Italie est très sommaire et je m’emploie, bien tardivement certes, à pallier mes lacunes. J’aurai sans doute la faculté d’en reparler.
Mais il me faut aussi, quoique je n’aime perdre mon temps à évoquer ce qui est négatif, ce qui chagrine, ce qui fâche, il me faut donc évoquer un endroit à fuir, à ce point que je n’y suis resté l’an passé que 48 heures.
Je veux donc vous mettre en garde contre la zone d’industrie touristique de Rimini – Riccione.
J’y allais pourtant avec un préjugé favorable : sa renommée de perle verte de l’Adriatique, et tellement de réminiscences dans la littérature (Francesca da Rimini chez Dante ou chez d’Annunzio ; Rimini de Pier Vittorio Tondelli), en peinture (Giovanni Francesco da Rimini bien sûr), en musique (Francesca da Rimini de Tchaïkovski ou de Rachmaninov) et au cinéma (Été violent de Valerio Zurlini avec Jean-Louis Trintignant et surtout la superbe Eleonora Rossi Drago).
Mais alors non ! Souvenirs lointains, trompeurs et envolés, réalité actuelle infâme, un peu comme si vous alliez à Saint-Tropez pour y retrouver l’esprit de Signac, Buffet ou Picasso, à Vaison-la-Romaine pour ses ruines vénérables, au Mont Saint-Michel pour une méditation avec les frères et sœurs de l’abbaye, à Saint-Germain-des-Prés pour y convoquer les fantômes de Jean-Paul et de Simone.
Donc passez au large, amies, amis, visitez Saint-Marin tout proche et puis fuyez.
2 juillet 2018