2015 04 11 : Jaroslav Hašek, de Prague à Budapest

Mis à part les incontournables Kafka et Kundera, je ne me suis intéressé à la littérature tchèque que tardivement, en 1996.

D’abord par Bohumil Hrabal car son roman satirique Moi qui ai servi le roi d’Angleterre avait fait l’objet cette année-là d’une mise en scène de Michel Dubois à Chaillot, sous forme d’un monologue désopilant servi par un Jean-Paul Farré formidable. Cette pièce obtint d’ailleurs un considérable succès.

L’année suivante, j’avais sympathisé avec un Tchèque qui était l’interprète de notre groupe lors de mon premier voyage dans son pays, car il était discret, cultivé, finement ironique…

Si bien que durant les longs trajets en autocar ou les non moins longues haltes en kavárny, bistra et autres lieux à mousse, nous parlions histoire, architecture, littérature et même politique.

Cet homme aimait la France malgré l’abandon de Munich en 1938 ; plus modérément l’Allemagne pour ses exactions entre 1939 et 1945 et sa nouvelle invasion, économique cette fois, dont c’était alors le début. Quant à l’ex-URSS son aversion était évidemment évidente.

Quand je lui demandai comment élargir ma lecture des auteurs tchèques, c’est lui qui me conseilla Jaroslav Hašek.

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Il me précisa même de commencer non par son roman le plus célèbre, Le Brave Soldat Chvéïk, mais par un ouvrage plus abordable, son recueil de nouvelles De Prague à Budapest.

Alors, en relisant ce livre avec délectation, et particulièrement la nouvelle En pays souabe, c’est toujours à ce Tchèque auquel je pense, lui qui goûtait tant une certaine finesse bavaroise…

11 avril 2015