Enfin un travail sérieux et collectif sur un sujet brûlant !

Ce livre conforte à point nommé notre conviction de la supériorité, dans le champ hospitalier en tout cas, du travail collectif sur la démarche individualiste. Sujet en regain d’actualité, mais sujet bien ancien que la relation médecins-directeurs : et pourtant l’ouvrage, issu des journées Hôpital 2001 tenues à Aix-en-Provence en octobre 2000, renouvelle la réflexion.

On appréciera d’abord comme un sommet d’humour anglais (nous n’oserions penser en effet qu’il faille le prendre au premier degré) l’intervention liminaire d’Edouard Couty, parlant ici moins comme DHOS que comme « père » de la loi de 1991. Il nous expose que cette loi… a ouvert d’importants espaces de liberté, dans l’ordre de la tutelle, de l’organisation, du management, des rapports entre établissements et des activités subsidiaires !

Ainsi déridé, le lecteur tirera profit d’une excellente comparaison de J-P Claveranne, minutieuse et dépassionnée, entre l’eau et le feu, les médecins et les directeurs, tant dans leur émergence historique, leur formation que leurs fonctions actuelles. Et de plaider lucidement pour une politique conventionnelle plus concrète, plus réaliste, plus autonome.

Suit une analyse, ironique mais salubre, proposée par F. Daffos pour élucider pourquoi la tentative de « pacsage » de l’ordonnance d’avril 1996 ne pouvait pas marcher.

Dans une démarche classique mais toujours utile d’approche comparative, A. Coulomb nous décrit sans complaisance excessive la typologie du binôme en hospitalisation privée, tandis que K. Schutyser nous résume les solutions belge, néerlandaise et britannique.

Enfin M. Cavalier, M. Sérézat et J‑D Tortuyaux nous livrent une clé, qui n’en est hélas qu’aux prémisses de son utilisation : croiser les formations.

par Monique CAVALIER, Richard DALMASSO, Jean-Jacques ROMATET et alii
Collection Action santé, Editions érès
11 rue des Alouettes – 31520 RAMONVILLE
novembre 2002, 154 pages, 16 €