Plusieurs fois l’an je visite le musée Jacquemart-André, qu’il y ait une nouvelle exposition temporaire ou pas, tellement je suis sous le charme de cet ancien hôtel particulier, légué par ses créateurs-concepteurs à l’institut de France avec les œuvres et objets d’art qu’il contenait pour qu’il en soit fait un musée.
L’histoire de ce couple, Edouard André banquier et Nélie Jacquemart, artiste peintre, est exemplaire, je vous laisse la découvrir sur votre site artistique préféré ou dans l’un des nombreux livres qui lui furent consacrés, en attendant le film qui finira évidemment d’être inspiré par cette belle histoire romanesque mais réelle.
Ma visite de ce jour fut motivée par l’exposition temporaire consacrée à Artemisia Gentileschi, une peintre italienne de la première moitié du XVIIe siècle dans la lignée du Caravage, un ami de son père. Je la connaissais peu et donc j’ai tiré grand profit de la réussite du conservateur, Pierre Curie, d’avoir pu rassembler et offrir à nos regards près de la moitié de la centaine de ses œuvres, dispersées dans de nombreux musées ou collections privées.
J’ai particulièrement aimé les tableaux où, pour figurer certains personnages féminins, elle se portraitise elle-même sans affectation ni coquetterie.
Et bien sûr j’ai apprécié ses tableaux du récit biblique de Judith trucidant Holopherne, vous savez ce général prétentieux et bellâtre, envoyé par le roi assyrien Nabuchodonosor II pour soumettre et donc massacrer les villes de Judée : une jeune veuve, Judith, d’une extraordinaire beauté, l’invite pour une soirée alléchante et plus si affinités… Il se précipite, elle l’enivre et lui tranche gentiment mais complètement la tête qu’il avait sans doute creuse.
Je ne peux évidemment m’interdire de penser que le réalisme sanglant et la férocité jubilatoire qu’Artemisia manifesta pour peindre ce châtiment féminin étaient la mûre et froide vengeance picturale d’un avilissement qu’elle avait subi dans son adolescence (mais je vous laisse en wikipédier les circonstances). Preuve s’il en faut une : Artemisia prête ses traits… à Judith !
22 juillet 2025

Artemisia Gentileschi 1609 = Vierge de l’Annonciation

Artemisia Gentileschi 1610 = David et la tête de Goliath

Artemisia Gentileschi 1610 = Marie Madeleine

Artemisia Gentileschi 1610 = Suzanne et les vieillards – collection Schönborn Pommersfelden

Artemisia Gentileschi 1612 = Danae – musée d’art de St Louis

Artemisia Gentileschi 1615 = Conversion de Madeleine – Palais Pitti Florence

Artemisia Gentileschi 1615 = Allégorie de l’Inclination, (D)

Artemisia Gentileschi 1616 = Autoportrait en joueuse de luth

Artemisia Gentileschi 1618 = Judith, sa servante et la tête d’Holopherne – Palais Pitti Florence

Artemisia Gentileschi 1620 = Judith décapitant Holopherne – musée des Offices Florence

Artemisia Gentileschi 1620 = Portrait d’une dame à l’éventail

Artemisia Gentileschi 1620 = Yaël et Siséra – musée des beaux-arts de Budapest

Artemisia Gentileschi 1620 = Yaël et Siséra (D) – musée des beaux-arts de Budapest

Artemisia Gentileschi 1621 = Lucrèce

Artemisia Gentileschi 1621 = Marie Madeleine

Artemisia Gentileschi 1622 = gonfalonier – Palais Accursio Bologne

Artemisia Gentileschi 1626 = Vénus endormie

Artemisia Gentileschi 1627 = Lucrèce

Artemisia Gentileschi 1628 = Esther et Assuérus

Artemisia Gentileschi 1628 = Esther et Assuérus (D)

Artemisia Gentileschi 1631 = Marie Madeleine

Artemisia Gentileschi 1632 = Clio

Artemisia Gentileschi 1640 = Ulysse reconnaissant Achille parmi les filles de Lycomède

Artemisia Gentileschi 1642 = Lucrèce
