2024 02 02 : La Zone d’intérêt – film

Voici un film qui vient illustrer les propos d’Hannah Arendt sur l’horreur ordinaire et la banalité du mal.

Car Jonathan Glazer, en adaptant le roman de Martin Amis, nous fait partager la vie quotidienne d’une simple famille allemande à deux pas de la mort.

Car Rudolf Höss (Christian Friedel) est le commandant d’Auschwitz et son logement de fonction est juste à côté du camp. Il y vit paisiblement avec son épouse Hedwig (Sandra Hüller) et ses enfants Claus (Johann Karthaus) et Hans (Luis Noah Witte).

Des horreurs du camp d’extermination nous ne verrons rien : juste des bruits, des détonations, des hurlements. Des autres lieux de mort où Rudolf Höss est ensuite « promu » nous ne verrons pas davantage.

L’évocation peut-être n’est que plus éprouvante à évoquer à distance l’indicible et ses monstruosités. Monstruosités perpétrées par des hommes ordinaires, soucieux de bien faire leur travail.

En toute fin, Rudolf aura une velléité de révolte, mais rapidement surmontée ; et il continuera à descendre l’escalier de la honte.

Seule Linna (Imogen Kogge), la mère d’Hedwig abrègera une visite, sans doute horrifiée par ce qu’elle a entendu et deviné.

Dans la vraie vie nazie, y a-t-il eu réellement des Linna pour s’épouvanter des crimes accomplis en leur nom ? Sortant du cinéma je ne cessai de m’interroger et hélas d’en douter.

2 février 2024